Acheter vide ou avec un locataire ? Le guide complet

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Acheter vide ou avec un locataire ? Le guide complet

Blog Investissement Par Équipe Ma-Rentabilité 11 min de lecture

Acheter un bien libre (vide) ou déjà loué (occupé) ? Impacts sur le prix, le financement, la fiscalité, la négociation, les risques, la valorisation et la stratégie. Version longue avec comparatifs, cas pratiques, méthodes et checklists.

Acheter vide ou avec un locataire ? Le guide complet pour décider (version longue)

Faut-il acheter un bien libre de toute occupation (vide) ou déjà loué (occupé) ? Derrière cette question apparemment simple se joue l’alignement entre prix d’achat, rentabilité, souplesse d’exploitation, gestion, fiscalité et horizon de détention. Ce guide ultra complet t’aide à trancher avec des comparatifs, des cas pratiques chiffrés, des méthodes de valorisation et des checklists opérationnelles.

À retenir en 30 secondes
  • Acheter vide : liberté maximale (travaux, repositionnement, choix du bail et du locataire, occupation personnelle). En contrepartie : vacance initiale, coûts de remise en état et plus de préparation.
  • Acheter occupé : revenu immédiat, historique de paiement, visibilité sur la demande locale et souvent décote d’occupation à l’achat. En contrepartie : souplesse réduite (bail en cours, loyer existant, calendrier légal de congé).
  • La bonne décision naît du croisement entre objectif (rente, création de valeur ou usage personnel), marché (tension locative, encadrement éventuel), chiffres (rendement net, cashflow, coût des travaux), risques (impayés, vacance, copropriété) et horizon (court, moyen, long terme).

1) Définitions et cadre pratique

Bien vide : au jour de la vente, le logement est libre d’occupation. L’acheteur peut immédiatement réaliser des travaux, choisir son mode d’exploitation (nu, meublé, colocation si autorisée, location moyenne durée, etc.), ou y habiter.

Bien occupé : un bail est en cours. À l’acte, l’acheteur devient bailleur en place aux mêmes conditions : loyer, dépôt de garantie, révisions, répartition des charges, durée restante et congés encadrés par la loi. Le bail se poursuit automatiquement avec le nouveau propriétaire.

2) Perception de marché : pourquoi le choix influence l’attractivité

Sur les portails grand public, la majorité des annonces s’affichent « FAI » pour les biens libres, avec des photos valorisant une projection rapide. Les biens occupés restent parfois sous-cotés par les particuliers, par méconnaissance des mécanismes de décote et du calendrier des congés. Cette perception crée des opportunités pour l’investisseur capable d’analyser finement le bail, l’historique et la copropriété.

Inversement, pour un acquéreur occupant, un bien occupé peut être source de friction temporelle (délai avant libération, incertitude sur la date effective de départ) alors qu’un bien vide offre une maîtrise du planning de travaux et d’emménagement. Cette réalité nourrit des stratégies de prix et de négociation différentes.

3) Impacts concrets : prix, financement, exploitation, risque

4) Comparatif synthétique (vide vs occupé)

Critère Acheter vide Acheter occupé
Flexibilité Maximale : travaux immédiats, choix du bail, repositionnement Réduite : bail en cours, calendrier de congé à respecter
Revenus Vacance initiale probable, montée en puissance Flux immédiat si locataire en place et solvable
Prix d’achat Généralement sans décote d’occupation Décote possible (5–15 % selon cas)
Gestion À construire (sélection, mise en location, GLI) Historique disponible (quittances, comportement)
Travaux Plus faciles à exécuter immédiatement Souvent à planifier entre deux baux
Stratégie de sortie Grande latitude (vente vide ou loué) Sortie dépend du bail et du calendrier légal

5) Repères juridiques et pratiques (généralités)

6) Valorisation : prix, décote d’occupation et rendement

Deux portes d’entrée complémentaires :

  1. Par le marché : comparer aux ventes récentes (vides et occupées) à surface, état et localisation comparables. Ajuster pour l’état, la copropriété, l’étage, l’exposition, la performance énergétique et l’occupation.
  2. Par le rendement : capitaliser les loyers annuels nets de charges non récupérables, de vacance et de risque, sur un taux cible qui reflète le marché et le risque de l’actif.
FormuleLecture
Prix cible ≈ Loyers annuels nets / Taux de rendement cibleLe loyer net intègre charges non récupérables, vacance et provisions de risque

Décote d’occupation : elle traduit la perte de flexibilité, le niveau du loyer par rapport au marché, la durée résiduelle du bail et la qualité du locataire. Plus le bail est long et rigide, plus la décote peut être significative. À l’inverse, un bail récent à loyer de marché, avec un excellent historique, atténue la décote.

7) Cas pratiques chiffrés

Cas A : investisseur visant la rente stable

Prix cible par rendement : 7 920 / 0,052 ≈ 152 308 €. Ajuster avec l’état du bien et la copropriété. Si le vendeur demande 165 000 € FAI, l’investisseur peut négocier en objectivant le rendement net cible.

Cas B : création de valeur par travaux & repositionnement

Loyer net annuel après mise en vitesse : (650×12) – (40×12) – 1 mois de vacance récurrente = 7 800 – 480 – 650 = 6 670 €.
Pour une cible à 6,2 % net, prix acte en main + travaux ≈ 6 670 / 0,062 ≈ 107 580 €. À rebours, si le prix de vente acte en main est 103 000 € et les travaux 12 000 €, le total 115 000 € donne ≈ 5,8 % net (à arbitrer selon localisation/horizon).

8) Due diligence : le pack indispensable avant d’acheter occupé

PiècePourquoi c’est crucial
Bail signé & avenantsDurée restante, type de bail, clauses, révisions, congés
Quittances 12–24 moisRégularité des paiements, éventuels incidents
Dépôt de garantie & état des lieuxMontant et transfert du dépôt, état initial
Attestation d’assurance locataireCouverture en cours, responsabilité
Relevés de charges & taxe foncièrePoids des charges non récupérables, dynamique des coûts
Copropriété (PV d’AG, appels de fonds, impayés)Travaux à venir, santé financière, fonds de travaux
DiagnosticsDPE, élec/gaz, plomb, amiante, état global

Le cas A et B sont des exmeples chiffrés. A compléter notamment avec la taxe foncière, la gestion, l'assurance PNO...

9) Gestion : réussir la reprise d’un locataire en place

10) Travaux & performance énergétique

Un bien vide offre un terrain idéal pour traiter l’obsolescence (électricité, salle d’eau, cuisine, sols) et améliorer la performance énergétique. La qualité du DPE influence de plus en plus la demande, le loyer accepté et la liquidité à la revente. Sur un bien occupé, planifier les travaux entre deux baux, cibler le fonctionnel et éviter les opérations intrusives sans accord clair.

11) Fiscalité : points d’attention structurants

12) Négociation : tactiques spécifiques

13) Horizon de détention & stratégie de sortie

La décision vide/occupé doit s’inscrire dans un plan de détention : conservation longue pour rentes et amortissements (meublé), ou création de valeur puis arbitrage (rafraîchissement, repositionnement, revente). La liquidité d’un bien correctement rénové, bien classé au DPE et aux charges maîtrisées reste supérieure, toutes choses égales par ailleurs.

14) Erreurs fréquentes à éviter

15) Méthode décisionnelle en 7 étapes

  1. Clarifie ton objectif (rentes, création de valeur, usage perso) et ton horizon (3, 7, 15 ans).
  2. Cartographie du marché : tension locative, niveaux de loyers, délais, encadrement éventuel.
  3. Chiffrage fin : loyer net, charges non récupérables, vacance, CAPEX, taxe foncière.
  4. Rendement cible et scénarios (optimiste, médian, prudent).
  5. Due diligence stricte (bail/EDL/quittances/AG/diagnostics).
  6. Négociation outillée (tableur, comparables, taux cible).
  7. Plan B explicite (si vacance prolongée, si départ, si travaux lourds).
Important : les règles juridiques et fiscales dépendent de la situation concrète. Fais valider congés, calendrier, régime fiscal et dispositifs locaux par des pros (notaire, expert-comptable, gestionnaire).

16) FAQ express

Conclusion

Acheter vide maximise la liberté d’action (travaux, repositionnement, choix du bail et du locataire) et peut accélérer la création de valeur, au prix d’une vacance initiale et de plus de préparation.

Acheter occupé sécurise un revenu immédiat, objectivable par l’historique, et justifie une décote à l’achat en contrepartie d’une souplesse réduite. La bonne réponse n’est ni dogmatique ni universelle : elle naît de ton objectif, de ton horizon, de la réalité de ton marché et de ta capacité d’exécution. Pose les chiffres, exige les pièces, planifie tes étapes et arbitre avec méthode.

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